Le reflux du mouvement du 31 mai au 22 juin

Le mois de juin fut marqué par les débats sur l’appréciation des négociations, la poursuite ou non de la grève, sur fond de préparation des élections législatives qui virent la déroute des candidats de la Gauche et le triomphe des partisans du retour à l’Ordre.
Après les négociations Fonction publique des 1er et 2 juin puis celles de l’Education nationale des 4 et 5 juin (où cette fois le SNES eut droit à 3 représentants dans la délégation fédérale), la majorité de la FEN appela à la reprise du travail le 6 juin. Après consultation de la base, qui estimait très généralement les résultats insuffisants, le SNES appela au contraire à poursuivre la grève pour obtenir la réouverture des négociations.

La reprise du travail commençant un peu partout, le SNES consulta à nouveau les syndiqués le 9 juin. Une majorité se dégagea pour la poursuite du mouvement sous d’autres formes ; le 10 juin, le BN, dont ses membres « autonomes » démissionnèrent, appela donc à « substituer au mouvement de grève de nouvelles modalités d’action ». C’était, sans le dire, l’appel à la reprise du travail, décision qui suscita beaucoup d’amertume dans nombre de S1. Les militants « autonomes » et ceux de l’Ecole émancipée demandèrent la convocation d’un congrès extraordinaire du SNES dans le but de faire sanctionner la direction.

De nouvelles protestations indignées se manifestèrent lors de la réoccupation de la Sorbonne par la police, à la suite des violences policières qui entraînèrent la mort du lycéen Gilles Tautin et celle de 2 ouvriers de Sochaux, contre l’interdiction de toute manifestation et la dissolution de 11 organisations d’extrême gauche.

Pour les responsables nationaux du SNES et de la FEN, commençait aussi une harassante période de négociations pour capitaliser les résultats obtenus.

Dans les établissements, les débats continuaient entre collègues, parfois de façon houleuse entre partisans de la poursuite ou de la reprise, entre grévistes et non-grévistes et avec les lycéens. On se préparait surtout à faire passer les épreuves orales du bac qui se poursuivirent dans certaines académies jusqu’à la veille du 14 juillet.

Tout avait-il été possible ? Les directions syndicales et des partis de gauche avaient-elles trahi la révolution en marche ? Dès juin, le débat sur l’interprétation du mouvement se noua dans la fièvre. Il n’est toujours pas épuisé.

Les documents de l’exposition illustrent les phases du reflux du mouvement. La volonté des grévistes pour obtenir satisfaction sur les revendications, la déception, les critiques comme le soutien à la direction syndicale.



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