Louis ASTRE (1924-2020), un figure du syndicalisme disparaît
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Nous avons appris avec beaucoup de tristesse le décès, le 27 octobre dernier, de Louis ASTRE, à 96 ans.
Une grande figure du syndicalisme enseignant disparaît. Et nous nous inclinons devant sa dépouille, en conservant la mémoire d’un grand militant dont le rôle et la forte personnalité ne laissaient personne indifférent.
Son parcours militant illustre l’histoire du syndicalisme depuis la Libération jusqu’au début de ce siècle.
Certains diront qu’il fut un syndicaliste « réformiste », d’autres penseront le classer dans les partisans d’un « syndicalisme intégral ». C’est oublier l’évolution du militant, dans un contexte des rapports entre syndicalisme et politique qui ne fut pas figé au cours de plus d’un demi-siècle.
Adversaire des communistes et partisan déterminé de la FEN autonome car elle permit de maintenir l’unité à partir de 1948, il fut ensuite un militant de premier rang de la tendance UID dont il fut un des principaux organisateurs après 1968, portant beaucoup d’espérance dans l’union de la gauche sous la houlette de Mitterrand. Enfin il se désolidarisa ouvertement de ses anciens camarades lors de la scission de la FEN qu’ils avaient organisée, pour choisir de rester dans son syndicat le SNES et donc de soutenir la FSU dont il fut le premier président de son Institut de recherche.
Jacques Girault a signé dans le Maitron sa longue biographie qui décrit toutes ces phases.
https://maitron.fr/spip.php?article10321
Nous-mêmes l’avions interviewé en 2016 à l’occasion du 50aire de la naissance du nouveau SNES dont il fut le premier co-secrétaire général, interview filmée par Sébastien Musset, qui fut projetée devant le congrès national de Grenoble. Il avait 92 ans et n’avait rien perdu de sa personnalité avec un art de la mise en scène.
https://www.youtube.com/watch?v=aiXIJwg4i3I
Adieu Louis
A. Dalançon