PDR n° 42 : L’éducation prioritaire
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Les ZEP
"Donner plus à ceux qui ont le moins"
Antoine Prost estime que cette « réponse pragmatique à une situation concrète » au départ, constitue néanmoins une « innovation majeure », pour deux raisons. Elle rompt avec une « politique d’affectation uniforme des moyens qu’impliquait la tradition républicaine d’égalité » : l’idée de « donner plus à ceux qui en avait moins constituait une révolution conceptuelle ». Et surtout les ZEP proposent une approche nouvelle, territorialisée, du problème de l’échec scolaire qui va de pair avec les idées en vogue de la décentralisation et des tendances de la sociologie.
Cependant la plupart des spécialistes s’accordent à considérer, dans la suite des travaux de Jean-Yves Rochex, que les politiques d’éducation prioritaire ont connu trois « âges », avec des objectifs et des moyens sensiblement différents, même s’ils étaient dirigés vers des publics identiques ou similaires.
Néanmoins l’histoire de l’éducation prioritaire, insérée dans le contexte politique et social, avec tous les débats qui ont accompagné sa mise en œuvre et l’ont conditionné en partie, reste encore largement à faire. La présente publication, rédigée par Hervé Le Fiblec, entend modestement y contribuer, en examinant comment, de la formulation du projet, il y a cinquante ans, aux dernières réformes et débats, cette politique très mouvante, a fait l’objet d’un faux consensus qui cache l’embarras grandissant du pouvoir à son égard, dès lors que l’idéal d’une société égalitaire, qui est son fondement politique, semble s’éloigner.