Jean-Marie MAILLARD (1945-2020)

dimanche 27 septembre 2020
par  dada
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Ce mois de septembre 2020 sera à marquer d’une pierre noire pour les anciens militants responsables du SNES. Nous avons en effet appris avec une immense tristesse, le décès de Jean-Marie Maillard, ancien secrétaire du S3 de Dijon, secrétaire national puis secrétaire général adjoint et enfin co-secrétaire général et vice président du CSEE (Comité syndical européen de l’éducation).
Nous l’avions connu dès le début de sa carrière syndicale et suivi jusqu’à ces dernières années. La multiplicité de ses compétences, mais sa modestie, sa gentillesse, son sens de l’écoute et de la synthèse, sa distinction même, en faisaient un militant respecté, bien au-delà des cercles du SNES, de la FEN, de la FSU et de la tendance Unité et Action, y compris dans l’administration. Adhérent du PCF de 1977 à 1984, mais sans y prendre des responsabilités, car très attaché à l’indépendance syndicale, il n’en défendait pas moins des positions émancipatrices de gauche en France comme en Europe et dans le monde.
Avec lui disparaît un grand militant, qui était un ami pour beaucoup d’entre nous.
Ses obsèques auront lieu le mercredi 30 septembre prochain.
A sa compagne, ses enfants et proches, l’IRHSES présente ses très sincères condoléances et ses marques de profonde sympathie.

Jean-Marie nous avait confié des notes et des souvenirs : sa biographie sera donc prochainement rédigée dans le dictionnaire Maitron.

En attendant, le résumé qui suit constitue la trame d’un projet appelé à être précisé et étoffé :

Jean Marie Maillard est né le 28 août 1945 à Dijon.
Ses parents étaient gérants d’un magasin d’alimentation. Catholiques pratiquants, ils donnèrent à leurs cinq enfants une éducation chrétienne ; son père était adhérent de la CFTC et Jean-Marie fut influencé par cet engagement car il commença à militer à la JEC de 1959 à 1963. Il était alors élève à l’Ecole normale d’instituteurs de Dijon. Comme beaucoup de bons élèves d’origine populaire, il se destina en effet d’abord à embrasser le métier d’instituteur, qu’il exerça effectivement comme maître de CEG au CEG de Venarey-les-Laumes de 1965 à 1967, puis au collège Jules Ferry de Beaune de 1967 à 1969.

C’est là qu’il fit ses premières armes syndicales en tant que correspondant de la section de Beaune du SNI, pendant les grèves de mai-juin 1968, en étant membre du comité de grève de la ville de Beaune.
Il s’était marié très jeune avec une institutrice, militante du SNI, avec laquelle il eut deux enfants, Pierre devenu assistant de vie, et Lucie qui suivit ses traces en devenant professeure agrégée d’anglais.
Durant cette période des années 1960, il connut les grands militant.e.s Unité et Action du SNI et de la FEN du département : Odette Jarlaud, Albert Meney et André Belleville qui furent ses premiers maîtres en syndicalisme.

Cependant Jean-Marie ne se satisfaisait pas de la formation reçue à l’ENI et au centre de formation des maîtres de CEG ; il entreprit parallèlement des études d’anglais à la faculté des lettres et obtint sa licence en 1968 puis fut reçu au CAPES en 1969 et effectua son année de CPR en 1969-1970.

Dès lors, après son service militaire en 1970-1971, il enseigna comme professeur certifié dans différents collèges et milita au nouveau SNES. Il fit partie de cette génération de jeunes militants qui, sur le terrain et dans les sections locales et régionales, furent des acteurs essentiels de l’affermissement du SNES, y compris dans les nombreux petits collèges qui se multipliaient pour répondre à l’afflux des effectifs. Il gravit très vite tous les échelons des responsabilités : secrétaire de S1 dès la rentrée 1971, membre du bureau du S2 de la Côte d’Or en 1972, puis secrétaire de ce S2 et membre de la CA du S3 en 1974.
C’était l’époque où le S3 était dirigé par le couple Pierre et Antoinette Ménabé.
En 1975, il entra avec Claude Béziers dans un secrétariat académique collectif, auquel se joignirent ensuite d’autres militants, Jean Danési et Micheline François. Puis en 1979, avec Claude, il entra à la CA nationale.
Le quatuor du secrétariat académique s’entendit très bien, en se complétant, pour animer et diriger le S3. La tenue du congrès national à Dijon en 1989, au moment de la négociation avec Lionel Jospin sur la revalorisation, à la suite des grandes actions du début de l’année, fut en quelque sorte une reconnaissance du dynamisme du S3. D’autant que Jean-Marie était entré au secrétariat national en 1985 après le congrès de Besançon, alors que Monique Vuaillat avait été élue secrétaire générale un an plus tôt, avec notamment Pierre Toussenel comme adjoint.

Son expérience de secrétaire de S3, commissaire paritaire académique et national (durant trois mandats de 1979 à 1989), son parcours professionnel, ses relations avec les militants du SNI-PEGC, son sens de l’écoute et de la synthèse… le rendaient polyvalent, connaissant aussi bien les questions de l’emploi, notamment des auxiliaires puis des titulaires académiques, que les revendications corporatives ou pédagogiques, et que les arcanes des débats internes entre syndicats et tendances.

Mais c’est surtout dans le domaine de la formation des maitres que ces compétences furent mises à profit à l’époque de la création des IUFM, avant, pendant et après le rapport Bancel.
Jean-Marie prit aussi une grande part dans les combats pour éviter l’éclatement de la FEN au début de la décennie 1990, puis dans la création de la FSU, depuis les CLU jusqu’au congrès fondateur de Macon en 1994. Il devint d’ailleurs secrétaire général adjoint du SNES en 1993 avec deux autres jeunes militants, François Labroille et Denis Paget, puis co-secrétaire général en 1999 quand Monique Vuaillat devint co-secrétaire générale de la FSU. Son intérêt ancien pour les questions internationales le conduisit à s’occuper de ce secteur, succédant en quelque sorte à Louis Weber parti en retraite en 1999.
C’est donc en tant que vice-président du CSEE qu’il termina sa carrière syndicale officielle, de 1999 à 2003. Mais il resta un collaborateur et conseiller sur toutes ces questions, en étant par exemple co-rédacteur en 2007 de « La voix des enseignants Européens. 30 ans d’action du CSEE pour les enseignants européens et l’Education ».


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